« J’ai constaté que la majorité des questionnements et pratiques sexuelles des enfants, même sous leurs formes nouvelles ou précoces, demeurent ceux de personnalités occupées à se construire positivement dans un monde en transformation. » Jean-Yves Hayez.
Il est légitime que nous – parents, professionnels de l’enfance- nous questionnons sur notre rôle à jouer dans ce processus.
Nos réflexions collégiales ont laissé émerger le constat qui suit : nous, professionnels de la petite enfance, avons un rôle prépondérant en matière de prévention dans l’accompagnement de la découverte de la sexualité et l’affectivité du jeune enfant. Nous en avons fait notre fer de lance, avec ce que nous appelons l’éducation à la pudeur.
« Mon corps, c’est mon corps ».
Objectif :
l’enfant apprend à développer son intimité, intègre la notion de pudeur. Mais également à respecter celle d’autrui.
Par exemple, il se peut qu’un enfant ne soit pas gêné de se déshabiller devant un camarade, mais que ce camarade en question le soit.
Aussi, nous veillerons à respecter la pudeur de chacun au sein de notre établissement. Dans cette vision, nous n’obligerons en aucun cas un enfant à nous faire un câlin et encore moins un bisou, et nous n’exigerons pas qu’il en donne à une tierce personne : enfant ou adulte. Tout comme nous n’obligerions pas un adulte à le faire non plus !
Nos mesures en matière de prévention :
Ce que nous avons déjà mis en place :
– au foyer les toilettes filles/ garçons sont séparés, et la surveillance faite par un éducateur du même sexe.
-nous avons défini avec les enfants des règles simples, basiques liées à tous les espaces propices à l’intimité : salles de soins, relaxzemmer, snoezelen.
Ce qui est permis : -se rendre de façon autonome aux w.-c. sous la surveillance et le regard bienveillant d’un adulte ;
-veiller au bien-être des uns et des autres.
Ce qui n’est pas permis : -être nus dans les couloirs de la crèche/foyer.
-être à plusieurs dans le même W.C.
-jouer avec son sexe devant ses camarades, ou jouer avec le sexe des autres.
Pour aller plus loin…
Nous tenons à la liberté motrice de l’enfant, et instaurons dès tout-petit les changes en mouvement et changes debout. Pour ailleurs, nous favorisons à chaque instant l’autonomie de l’enfant : dès bébé l’enfant participe à son change, il retire sa chaussette, enlève le scratch de sa couche, se rafraîchit, etc.
L’adulte aide l’enfant à faire seul, il reste présent, et est disponible si l’enfant le demande. Par ailleurs, il a le devoir de vérification de la bonne hygiène de l’enfant.
-A partir de 3 ans l’enfant est en capacité de faire seul « je te donne le papier tu t’essuies et je reste à côté et peux t’aider si tu le souhaites. »
-A partir de 5 ans et au maximum à 6 ans : l’enfant doit le faire seul.
Eveiller à la notion de consentement au quotidien : nous dirons à l’enfant qu’il est important qu’il apprenne à dire « non » : « tu dois dire non. » Tout ceci nous permettra d’éviter le triangle dramatique et la victimisation de l’enfant.
Le saviez-vous ?
La majorité sexuelle au Luxembourg est fixée à 16 ans par la loi. Ceci veut dire qu’un adulte n’est pas autorisé à avoir une relation sexuelle avec un(e) mineur(e) de moins de 16 ans, même consentant(e). L’âge de la majorité sexuelle est fixé à 15 ans en France. A partir de 16 ans, en Belgique, un(e) mineur(e) peut, légalement, avoir des rapports sexuels (hétéro ou homo).